Libres propos
Propos intéressants de personnes hors du commun, célèbres ou anonymes
« Le Canard Enchaîné » : Les trois trumperies du président Trump
Donald Trump a perdu les élections du 8 novembre avec 2,8 millions de voix de retard sur sa rivale, Hillary Clinton, mais il a enfin été élu officiellement président. Les 538 grands électeurs ont majoritairement voté, le 19 décembre, pour le promoteur immobilier sans se soucier des pétitions et des manifestations. Pour la seconde fois en seize ans, le candidat qui a obtenu dans une présidentielle le moins de suffrages populaires est donc déclaré vainqueur aux Etats-Unis.
Tout ça à cause d’un suffrage censitaire antédiluvien, vestige des pères fondateurs du XIX siècle, qui favorise les anciens Etats esclavagistes et les petits Etats ruraux, à la faible démographie, au détriment des zones urbaines, très peuplées. Le vote d’un habitant du Wyoming compte ainsi 3,6 fois plus que celui d’un californien, excusez du peu.
Avec cette élection d’un perdant à la Maison-Blanche, les Etats-Unis, le pays des gagnants, délivre ainsi une nouvelle leçon de démocratie au reste du monde.
- 1) Preuve est faite que tous les votes sont égaux, mais certains beaucoup plus que d’autres. Un bonne façon de convaincre que le bulletin dans l’urne ne compte pas vraiment et que la démocratie ne reflète pas la volonté des citoyens. Dès lors, pourquoi la respecter et pourquoi aller voter ?
- 2) Trump a prouvé en quelques semaines que les promesses de campagne n’engagent que ceux qui les reçoivent. Il en a donné l’illustration la plus saisissante le 10 décembre dans le Michigan. A la foule de ses supporteurs qui scandaient le slogan le plus repris pendant sa campagne, « Jetez-la en taule », à propos d’Hillary Clinton, il a répondu : « ça a beaucoup compté avant l’élection. Maintenant, on s’en fout, non ? » Le cynisme à l’état chimiquement pur. La leçon a porté en France, puisque certains candidats reviennent déjà sur leurs promesses.
- 3) Autoproclamé candidat anti-lobby politique, le président a fait la part belle aux lobbies dans la formation de son gouvernement. Il voulait bouter Wall-Street, les banquiers de Goldman Sachs sont en nombre dans son administration, à des postes essentiels. Ainsi que des figures du lobby pétrolier ou de la lutte contre l’avortement.
Ce gouvernement des lobbies devrait beaucoup servir les intérêts particuliers des entreprises les plus puissantes du pays et faire peu de cas de l’intérêt général. Une catastrophe, et pas seulement pour le réchauffement démocratique. Malheureusement, sur ce point, le risque est faible de se trumper.
J.-M. Th.
L'écrivain Amine Zaoui et la Kabylie
Selon Amine Zaoui, auteur de plusieurs livres, traduits pour la plupart en treize langues «S’il y a une renaissance culturelle en Algérie, elle ne viendra que de la Kabylie. La Kabylie c’est le vrai rempart contre l’intégrisme et le wahabisme qui rongent l’Algérie. Seule la Kabylie est capable de sauver la démocratie et la diversité en Algérie.» dit-il après avoir rappelé son amour à cette région et sa population «’adore cette belle région de L’Algérie. J’ai eu l’occasion de rencontrer mes lectrices et lecteurs dans une vingtaine de villes et villages. De Tizi-Ouzou à Béjaïa, en passant par Bouira, Ath Yenni, Bouzeguène, Boujima, Azazga, Aïn El Hammam… à chaque rencontre, j’étais merveilleusement bien accueilli, agréablement surpris par un débat franc et profond avec le public. Le bon lecteur algérien se trouve en Kabylie. Les citoyens de la Kabylie ne sont pas préoccupés uniquement par la politique, chose positive, mais aussi par la bonne littérature. Mes meilleurs lectrices et lecteurs sont de cette région» déclare t-il à nos confrères de la dépêche de Kabylie.
Je hais les indifférents, par Antonio Gramsci
Je hais les indifférents aussi parce que leurs pleurnicheries d’éternels innocents me fatiguent. Je demande à chacun d’eux de rendre compte de la façon dont il a rempli le devoir que la vie lui a donné et lui donne chaque jour, de ce qu’il a fait et spécialement de ce qu’il n’a pas fait. Et je sens que je peux être inexorable, que je n’ai pas à gaspiller ma pitié, que je n’ai pas à partager mes larmes. Je suis partisan, je vis, je sens dans les consciences viriles de mon bord battre déjà l’activité de la cité future que mon bord est en train de construire. Et en elle la chaîne sociale ne pèse pas sur quelques uns, en elle chaque chose qui se produit n’est pas due au hasard, à la fatalité, mais elle est l’œuvre intelligente des citoyens. Il n’y a en elle personne pour rester à la fenêtre à regarder alors que quelques uns se sacrifient, disparaissent dans le sacrifice; et celui qui reste à la fenêtre, à guetter, veut profiter du peu de bien que procure l’activité de peu de gens et passe sa déception en s’en prenant à celui qui s’est sacrifié, à celui qui a disparu parce qu’il n’a pas réussi ce qu’il s’était donné pour but.
Je vis, je suis partisan. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti. Je hais les indifférents.
Le texte complet peut être consulté à l'adresse suivante: http://dormirajamais.org/gramsci/
Mohamed Saïd Mazouzi: le moudjahid et l'homme d'Etat
Mohamed Saïd Mazouzi, décédé à l’âge de 92 ans le 5 avril 2016, est indiscutablement un homme d’envergure exceptionnelle, à la dimension des acteurs et des événements entrés dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. Loin d’être une simple affirmation subjective du frère et compagnon de lutte que j’ai été, c’est un constat largement confirmé par son parcours, étalé sur plus d’un demi siècle, de militant et de résistant anticolonialiste puis d’homme politique et d’Etat.
L’engagement politique de Si Mohamed Saïd a été, dès le départ, exceptionnel par sa précocité. Ses premiers pas dans l’apprentissage du combat politique puis son engagement progressif dans le militantisme nationaliste remonte à ses années de collège. Issu d’une famille maraboutique et de condition sociale aisée, son grand-père et son père ont montré tour à tour, dans leur fonction d’auxiliaires de l’administration françaises en tant que caïds, de fortes réticences à servir les intérêts des colonisateurs aux dépens forcément de ceux de la grande masse des algériens. Au lieu de s’orienter, comme la plupart des jeunes algériens de sa condition, vers la poursuite de ses études, dans lesquelles il a excellé jusqu’alors, puis la réussite professionnelle et sociale, le jeune Mohamed Saïd a préféré choisir en priorité le combat anticolonial car se voyant mal vivre égoïstement sa propre vie dans l’aisance pendant que la grande majorité des algériens subissent l’exploitation, la misère, l’ignorance, la maladie et la peur du lendemain.
Son engagement corps et âme pour la cause nationale est symbolisé par sa participation, avec un groupe de militants, dans le contexte des manifestations du 8 mais 1945 et les massacres des dizaines de milliers de civils algériens commis à cette occasion par les forces coloniales, à un attentat contre le bachagha Ait Ali, un collaborateur zélé de l’administration française dans la région de Tizi-Ouzou. A partir de son arrestation des suites de cet attentat, Si Mohamed Saïd est emprisonné sans interruption jusqu’à l’indépendance, en 1962, soit 17 ans durant lesquelles il a séjourné dans maintes prisons en Algérie et quelques unes en France durant une courte période.
J’ai rencontré Si Mohamed Saïd pour la première fois en 1958, à la prison d’El Asnam, où j’ai été transféré dans un état de santé préoccupant consécutif à mes graves blessures de guerre aggravées d’une maladie pulmonaire dont l’évolution a inquiété jusqu’au médecin israélite de la prison qui (je l’ai su plus tard) a exigé du directeur pied-noir de celle-ci mon hospitalisation immédiate faute de quoi, il dégagerait sa responsabilité. Grâce aux efforts conjugués de Si Mohamed Saïd, notamment pour l’approvisionnement clandestin en médicaments, et aux soins de Yahia Farès, algérois du quartier de Clos-Salambier, infirmier, aidé par Driss Ben Ferlou de Mostaganem, tous les deux prisonniers, j’ai été sauvé d’une mort quasi certaine. Tout cela pour dire, à travers mon cas personnel, combien ont été importants pour de nombreux prisonniers les actes de solidarité fraternelle et militante de Si Mohamed Said pour soigner blessés et malades, améliorer les conditions de détention, exprimer notre soutien aux frères et sœurs engagés sur le terrain dans le combat libérateur, alphabétiser, enrichir les connaissances, approfondir la formation politique…
A l’indépendance, loin d’être affaibli par les 17 ans d’internement et de mauvais traitements, Si Mohamed Said s’est engagé avec toute sa foi en l’Algérie et toutes ses forces dans l’action pour la consolidation de l’indépendance nationale et le développement économique, social et culturel. D’abord au niveau régional à la tête de la fédération du FLN de Tizi-Ouzou et après en tant que préfet de Grande-Kabylie ; puis au niveau central, notamment en tant que ministre du travail et des affaires sociales ensuite des moudjahidine. Dans l’accomplissement de ses missions, j’ai compté, avec beaucoup d’autres, parmi ses collaborateurs.
Outre ses contributions de haute qualité au développement national dans plusieurs domaines dont les fruits durent jusqu’à nos jours, Si Mohamed Said a fait partie des rares militants nationalistes et responsables algériens à penser et mettre en pratique un rapport rationnel et maîtrisé à la politique en général et au pouvoir en particulier de par ses capacités avérées à :
- Garder en toute circonstance son indépendance d’idée et de choix ;
- Accomplir des missions et réaliser des objectifs au service de l’intérêt national, c’est-à-dire sans volonté apparente ou cachée de les instrumentaliser à des fins personnelles;
- Choisir des collaborateurs et constituer des équipes dans le but d’accomplir des missions et réaliser des objectifs d’intérêt national.
Pour les gens qui l’ont connu et côtoyé durant tant d’années, Si Mohamed Said représente et restera pour les générations actuelles et à venir, un exemple, voire un modèle, de militant et d’homme politique tant par ses compétences, en particulier son leadership, que par ses valeurs morales, en particulier son intégrité.
Benelhadj Mohand Ouamar, secrétaire national de l’organisation nationale des moudjahidine (ONM).
Cet article est paru dans la revue « Premier novembre », n°181-182, 1er semestre 2016.
"Kamel Daoud, le meilleur d'entre nous", de Lahouari Addi, sociologue
" (...) Comment une petite créature comme Kamel Daoud pourrait blesser Dieu ? N’est-ce pas ramener Celui-ci à la dimension humaine ? Et voilà que Hamadache, en censeur de conscience et d’imam caché, court pour défendre Dieu ! Quelle prétention ! Sa réaction est l’illustration vivante de sa méconnaissance et de sa pauvre interprétation du Coran. Car peut-être que Kamel Daoud a exprimé un point de vue non conforme à la doctrine orthodoxe ; est-ce suffisant pour déclarer que ce n’est pas un musulman ? En islam, l’inquisition n’existe pas ; elle a été une pratique de l’Espagne catholique encouragée par l’Eglise et est étrangère à la culture musulmane.
Aucun homme, aucune institution n’a la prérogative de dire que tel ou tel n’est pas musulman, et ce, pour une raison très simple énoncée dans le Coran : nul ne sait ce qu’il y a dans le cœur d’un homme. Et Kamel Daoud est un homme de cœur comme il le montre tous les jours dans ses chroniques du Quotidien d’Oran. Il défend le faible, il condamne l’injustice, il tourne en dérision l’autoritarisme et il dénonce la corruption. Ce sont là des «mou’amalate» qui le désignent comme le meilleur d’entre nous. De ce point de vue, Kamel Daoud défend tous les jours les vraies valeurs de l’islam. Quant au rapport qu’il a avec Dieu, il faut laisser Dieu seul juge. Le Coran donne plus d’importance aux «mou’amalate» qu’aux «ibadate». Comment serons-nous jugés lors du Jugement dernier ? Sur notre comportement en société ou sur notre assiduité à la mosquée ? Bien sûr le Coran recommande le respect des «ibadate», mais l’homme étant ce qu’il est, le vrai critère, «es sah», de la générosité du cœur pour être un bon musulman, c’est les «mou’amalate».
Le philosophe iranien Abelkrim Soroush, ancien gardien de la révolution, écrit qu’il ne veut pas aller à la mosquée prier à côté de personnes qui se sentent contraintes par l’Etat ou la société. Il dit qu’il n’y a pas de foi sans liberté et il veut prier à côté de gens qui viennent à la mosquée de leur propre gré. C’est cela l’esprit de l’islam que Hamadache défigure en se prenant pour le vicaire de Dieu sur terre («khalifatu Allah fi ardihi»), ce qui est expressément interdit par le Coran. En attendant, un appel au meurtre est un délit grave que l’éthique religieuse et le droit condamnent sévèrement. L’Etat a l’obligation d’intervenir pour non seulement assurer la protection d’un citoyen, mais aussi pour garantir la liberté de pensée nécessaire à l’épanouissement culturel et spirituel de la communauté."
http://lequotidienalgerie.org/2014/12/21/kamel-daoud-le-meilleur-dentre-nous/
20 août 1955 et 1956, des jalons vers la victoire
60 ans après, les idéaux de novembre 1954 sont toujours d’actualité. Il est vrai que dans la vie d’une nation, soixante ans ne représentent pas une longue période, même si, à notre époque, le temps s’accélère, dit-on, et des pays entiers voient basculer leur destin en quelques années, voire quelques mois. Par contre, soixante ans dans la vie d’une personne représentent une plus longue période, l’équivalent de trois générations entières. D’où la nécessité d’intéresser les jeunes générations d’algériens et d’algériennes à la connaissance de l’histoire de notre pays, notamment la lutte contre l’occupation coloniale.
A l’opposé de certaines méthodes assez répandues, l’enseignement de l’histoire doit, pour être efficace, éviter l’a priori idéologique et politicien. Ce dernier consiste à imposer des lectures sélectives et des points de vue orientés sur les événements, suscitant ainsi chez les destinataires soit une vision mythifiée sur des faits et des acteurs idéalisés, soit, à l’inverse, une réaction de scepticisme, sinon d’incrédulité. Au vu de ce constat d’insuffisance en matière d’enseignement de l’histoire, il est plus que souhaitable d’agir dans plusieurs directions afin d’améliorer progressivement les résultats dans ce domaine en:
- développant la recherche historique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ;
- facilitant l’accès aux archives (tant privées que publiques) nationales ou étrangères, notamment françaises, pour la période coloniale et la guerre de libération nationale ;
- introduisant des modules complets d’histoire dans la formation des enseignants ;
- encourageant, au niveau de l’édition et des médias audio-visuels et numériques, la création de revues et émissions historiques avec la collaboration de spécialistes reconnus.
- élaborant pour les établissements scolaires des programmes et des manuels d’histoire adaptés.
Il suffit de présenter l’épopée de la guerre de libération nationale de la façon la plus proche possible de la vérité, avec les forces et les faiblesses des moudjahidine et moudjahidate, pour convaincre avec cœur et intelligence de l’importance majeure du 1er novembre 1954 en tant qu’événement fondateur dans le long et douloureux processus de renaissance de la nation et de l’Etat algériens. Le 1er novembre 1954 s’inscrit effectivement dans un mouvement historique à caractère universel, celui de la fin des empires coloniaux. A l’intérieur de ce mouvement de portée mondiale, son importance d’acte inaugural de la guerre de libération nationale est telle qu’il a ouvert le passage à un rythme accélérée à l’indépendance des colonies françaises, en particulier en Afrique du nord et du sud Sahara.
Préalablement à sa dimension internationale, le 1er novembre 1954 s’inscrit d’abord et surtout dans la dynamique interne du mouvement national, dans lequel il ponctue la séquence de fin de la lutte pacifique et celle du commencement de la lutte armée.
L’impasse dans lequel s’est trouvé bloqué le mouvement national, plus précisément le courant indépendantiste du PPA-MTLD est principalement le fait du système colonial qui a :
- sous-estimé la portée des manifestations pacifiques du 8 mai 1945 et les séquelles profondes des massacres qui les ont réprimées dans la mesure où les timides réformes concédées ont été entachées par des fraudes électorales massives destinées à barrer la route aux candidats du PPA –MTLD ;
- laissé s’aggraver durant la même période (1945- 1954) les conditions de vie de la population algérienne, en particulier la paysannerie, largement majoritaire, plus que jamais paupérisée par le chômage, le sous-emploi, la chute du pouvoir d’achat et l’exode rural.
Cette impasse historique a entrainé une crise au sein du PPA- MTLD exprimée par le conflit de leadership entre Messali, le chef du parti, et ses partisans, d’un côté, et les membres du comité central (« les centralistes »), de l’autre.
Finalement, ce sont des militants de l’organisation spéciale (OS), la branche militaire clandestine du PPA-MTLD, qui ont trouvé l’issue à l’impasse en déclenchant la lutte armée, donc en prenant la direction politique et militaire de la guerre sous la bannière du FLN- ALN.
Sans prétendre être exhaustif, les enseignements que les générations présentes et futures peuvent tirer du 1er novembre et des événements dont il a été le déclencheur sont très succinctement les suivants :
1/ les dirigeants du FLN-ALN ont longuement préparé les conditions de réussite de leur choix stratégique : parfaite connaissance du terrain et de l’ennemi, entrainement des hommes, familiarisation avec les techniques de guérilla et avec d’autres expériences de guerres des partisans, stratégie d’alliances internationales en direction des pays arabes et musulmans, des pays du tiers-monde et de l’opinion publiques des pays occidentaux, y compris de la France.
2/ En phase opérationnelle, les dirigeants du FLN- ALN ont su synchroniser l’action militaire avec l’action politique en vue de les utiliser pour les renforcer mutuellement. Prenons pour exemples les deux événements dont l’anniversaire tombe un 20 août :
- l’offensive générale du 20 août 1955 déclenchée dans le nord constantinois avait pour double objectifs, en premier lieu, de soulager les régions de l’Aurès et de Kabylie de la pression ennemie et, en second lieu, d’exprimer la solidarité avec le Maroc dont le roi Mohammed V était exilé à Madagascar par les autorités coloniales.
- Le congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956, avait notamment pour objectifs d’affiner la stratégie de lutte au plan militaire et politique et de renforcer l’organisation sur la base du bilan des mois de guerre écoulés.
Les objectifs de la Déclaration du 1er novembre restent en bonne partie à réaliser. Ces objectifs, parmi lesquels figure celui de « la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques », requièrent un grand engagement des jeunes générations sur le modèle des hommes et des femmes dont le courage, l’intelligence et le désintéressement doivent rester pour toujours dans nos mémoires et inspirer nos actions.
Mohand Ouamar Benelhadj.
Article paru dans la revue "Premier novembre" n°180 du mois de novembre 2015, éditée par l'Organisation nationales des moudjahidine (ONM)
"Le Canard enchaîné": la planète n’est pas en danger
Ne répétons plus que « la planète est en danger ». Gardons la tête sur les épaules, comme nous y enjoignent deux scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle dans un passionnant et très édifiant ouvrage (1). Les cris d’alarme sur la sixième extinction en cours sont exagérés, disent-ils. Certes, « la dramatisation a été une étape utile à la prise de conscience ». Mais un « discours plus équilibré, plus réaliste » est aujourd’hui nécessaire. Et de rappeler que des extinctions de masse, la Terre en a connu déjà connu cinq. Et que, chaque fois, la vie a repris ses droits…
Certes, la biodiversité s’effondre : « En termes de taux (pourcentage d’espèces éteintes sur une durée donnée), nous sommes déjà bien au-delà des cinq majeures, qui ont vu la disparition de beaucoup d’espèces ». Certes, « un petit calcul montre que l’érosion de la biodiversité pourrait atteindre, voire dépasser, l’impact des plus grandes crises en 300 ans (et ce même en étant le plus optimiste possible dans le choix des paramètres de calcul »). Certes, à l’échelle géologique, ce temps est « ridiculement bref », et « la vitesse à laquelle nous nous engageons dans ce voyage destructeur risque de nous faire parvenir à l’apocalypse plus rapidement que ce qu’aucune crise du passé a produit depuis 550 millions d’années ».
Mais voyez la dernière extinction de masse la plus fameuse de toutes, celle qui éradiqua les dinosaures, il a 65 millions d’années, n’a-t-elle pas donné sa chance aux mammifères et, du coup, permis l’émergence d’Homo sapiens ? D’où ce constat rassurant de nos deux savants : « même si nous provoquons une crise majeure, on a le droit de penser qu’une biodiversité ultérieure refleurira et sera peut-être encore plus diversifiée. » Ouf ! Mais il faut noter ce petit bémol : » Une nouvelle biodiversité a toutes les chances d’émerger de la crise actuelle, mais, il est vrai que, dans celle-ci, l’Homme n’aura plus sa place ; c’est une quasi-certitude ! »
Nos savants proposent donc de reformuler nos diagnostics. Non, la biodiversité n’est pas en danger. Cette « locution malheureuse » ne tient pas compte de l’ "incroyable capacité de résistance de la biosphère ». Pour eux, il est « plus correct » de dire : « la place de l’Homme sur la planète est en danger. » Cela leur parait nettement moins catastrophiste, et plus réaliste. Que les extinctions en cours (dont ils relèvent qu’elles sont dues à nos « usages de la planète », pesticides à tout-va, urbanisation galopante, surpêche, multipollution, morcellement des territoires, etc. , sans compter le réchauffement climatique) mettent l’Homme en danger relève de l’évidence : « Ne nous abusons pas : les jolies fleurs , les petits oiseaux et une multitude de micro-organismes sont utiles et indispensables à la survie physique de l’Homme, alors que la réciproque n’est pas vraie. »
Nous voilà donc rassurés : la planète n’est pas en danger. Seul l’Homme l’est. Une fois cette vérité scientifique rétablie dans toute sa rigueur, on se sent tout de suite mieux.
Jean-Luc Porquet, « Le Canard enchaîné » du 06 mai 2015.
(1) « La biodiversité de crise en crise », par Patrick de Wever et Bruno David, éditions Albin Michel.
L'idée de Niya (simplicité, droiture) dans la société kabyle traditionnelle selon Pierre Bourdieu
Dans la société kabyle traditionnelle, l'idée de niya résumait toutes les vertus paysannes selon Pierre Bourdieu. Vrai ou faux ?
Pierre Bourdieu tente une description et une interprétation de l'un des principes de comportement les plus importants dans la société traditionnelle, "niya". Personnellement, je partage en partie seulement sa définition, à savoir celle où elle est présentée comme synonyme de simplicité, droiture, sobriété. Je réfute par contre son assimilation à l'innocence et la naïveté (niya étant toujours l'acquis d'une expérience positive de la vie), à tiâuggant (idiotie, donc à l'opposé de niya manque de discernement et d'expérience). D'autre part, contrairement à ce que P. Bourdieu dit, niya ne peut empêcher les paysans d’être calculateurs et prévoyants, car il en va de leur survie et de celle de leurs familles; en effet, l'usage veut que les produits essentiels (grains, huile d'olive, figues sèches, légumes secs) sont stockés pour la consommation d'une année au moins. Enfin, il est erroné d'affirmer que "toutes les vertus paysannes tiennent en un mot, niya ..." dans la mesure où d'autres vertus considérées aussi importantes avaient aussi une grande force; il s'agit en particulier de nif (l'honneur en tant que vertu cardinale qui guide le comportement des hommes et des femmes) et laâkel (la raison, la sagesse).
Voici le texte de Pierre Bourdieu:
"Toutes les vertus paysannes tiennent en un mot, niya (ou encore tiâuggant), c’est-à-dire innocence, naïveté, simplicité, droiture. La niya exclut l’avidité, ce que l’on appelle « le mauvais oeil », thit ; elle s’accompagne de la sobriété, c’est-à-dire l’art de modérer ses besoins. Bou niya, l’homme simple et droit, ignore le calcul et la prévision, car il ne sied pas de prétendre percer les desseins de la Providence, mais, respectueux de la tradition, il se gare de tout consommer en un jour. Il ne vend pas à un autre fellah certains produits, en général tous ceux que l’on consomme frais, lait et beurre, légumes et fruits. Il n’établit que des relations fondées sur la confiance entière, et, à la différence du maquignon, spécialiste du marché, ignore les garanties dont s’entourent les transactions mercantiles : témoins, actes écrits. Il ne parle que de ce qui touche à la vie paysanne et villageoise, tenant tout autre sujet pour impie, tels ceux que les ouvriers agricoles ou les émigrés ont introduits. Il entretient avec sa terre et ses bêtes, auxquelles il sait parler un certain langage, un véritable rapport de familiarité. A la niya s’opposent tiharchi, l’adresse, l’habilité et, péjorativement, la malice, ainsi que tahraymith, la méchanceté impie (lahrman, le tabou), le calcul et la ruse."
Bourdieu (2008) La société traditionnelle attitude à l’égard du temps et conduite économique [1963] pp.92-93 in Esquisses algériennes, Paris : Seuil
Etats de service d'un dirigeant algérien "au dessus de la mêlée"
M. Ouyahia se donne ainsi une image d’un dirigeant au-dessus de la mêlée. Un homme d’Etat, disent ses sympathisants, qui veulent lui forger l’image d’un homme qui regarde au loin, pendant que les autres se limitent à parler d’élections anticipées et d’accès au pouvoir. Et quand il voit que l’horizon lointain risque d’être assez sombre, M. Ouyahia montre ses aptitudes à agir, à dénoncer le populisme et les largesses inutiles. Il montre l’autre face du personnage. C’est donc le Ouyahia du début des années 2000 qui pointe son nez : le gestionnaire ultra-libéral, prêt à opérer les coupes nécessaires dans les budgets sociaux, à fermer les entreprises, à licencier et à encourager les « oligarques », pour en faire une alternative aux hydrocarbures.
Le chef du RND peut même se permettre de rappeler les erreurs du passé. Il se livre alors à une incroyable acrobatie. Il bondit trente ans en arrière, pour rappeler comment le pays a raté le virage des années 1980. Et sur ce point, M. Ouyahia dit vrai. L’Algérie doit absolument tirer les leçons du passé. Elle ne pourra faire l’économie de revisiter sa propre expérience. Même si un coup d’œil dans le rétroviseur nous révèle des choses étonnantes : M. Ouyahia est l’homme qui a été le plus longtemps premier ministre, ou ministre, durant les vingt dernières années. Il n’a pas quitté les sphères du pouvoir depuis plus de deux décennies. Il a géré quand le pays n’avait pas d’argent ; il a alors pris des décisions que lui-même a déclaré plus tard regretter. Il a géré quand le pays bénéficiait d’une abondance financière exceptionnelle ; il a participé à la gabegie et aux gaspillages.
Sur le plan gestion, M. Ouyahia a donc fait ses preuves. Quant à ses choix économiques, il a été tantôt ultra-libéral, ouvrant les portes grandes devant Orascom et courant derrière les investissements étrangers, tantôt partisan du « patriotisme économique », un joli concept qui occulte en fait l’incapacité de la bureaucratie algérienne à accéder au monde moderne.
Il lui reste le côté moral. M. Ouyahia a été le grand vainqueur de la plus grande fraude de l’Algérie indépendance, celle des législatives de 1997. Il a aussi participé au désastre moral que fut le quatrième mandat. Enfin, il n’a pas levé le petit doigt face aux immenses scandales de l’autoroute et de l’affaire Chakib Khelil, ni en tant que ministre, ni en tant que chef de gouvernement, ni en tant que chef de parti. Ce sont là les aptitudes que M. Ouyahia présente diriger l’Algérie.
"Urine-tricité" ou "pipi-énergie"
En partenariat avec Oxfam, des chercheurs de l’Université de l’ouest de l’Angleterre (Bristol) ont mis au point un système original pour produire de l’électricité. Leur invention pourrait bouleverser la vie dans les camps de réfugiés. (The Guardian, 5 mars 2015)
Un prototype d’urinoir a été installé sur le campus d’une université britannique. Son but : prouver que l’urine peut générer de l’électricité et montrer le potentiel de ce liquide pour éclairer les camps de réfugiés. ( ….) Cette technologie utilise des microbes qui se nourrissent d’urine pour se développer. «Les piles à combustion microbienne exploitent l’énergie biochimique utilisée pour la croissance des microbes et la convertit directement en électricité – c’est ce que nous appelons l’urine-tricité ou la pipi-énergie » explique Ioannis Ieropoulos , le directeur du Bristol BioEnergy centre. L’urinoir, installé de manière opportune à côté du bar d’une association étudiante, ressemble aux toilettes utilisées dans les camps de réfugiés, pour rendre le test le plus réaliste possible.
Source: Le Monde diplomatique, avril 2015.
Entretien avec Hugh Roberts: "Sans être européens ou de faux musulmans, les Kabyles savaient se gouverner"
Ce que j’essaie de démontrer est que, sans pour autant être d’origine européenne ou de faux musulmans enclins à se laisser assimiler par la France, les Kabyles et en premier lieu les Igawawen savaient se gouverner.
Ils s’étaient dotés d’une organisation politique qui tenait en échec les facteurs de division liés aux clivages entre familles et lignées par le biais d’un code de droit (qānūn) qui se faisait respecter par tout le monde parce qu’édicté par une assemblée représentative dans laquelle tous les groupes étaient impliqués et dont les débats étaient structurés par des alliances politiques (les sfūf) qui transcendaient les liens de parenté.
Masqueray, qui avait compris beaucoup de cela, y voyait non pas la "modernité" mais des parallèles avec la cité antique des Grecs et des Romains. Plutôt d’assimiler le cas kabyle à d’autres histoires, qu’elles soient modernes ou antiques, je me contente d’insister sur le fait qu’il s’est passé quelque chose de remarquable dans le Djurdjura, le développement d’un système politique extraordinaire, comme on n'en trouve nulle part ailleurs en Afrique du Nord, système complexe, certes, mais aussi cohérent et assez stable, dont est née une tradition politique qui n’a pas encore fini de porter ses fruits.
Donc ce que j’attribue aux Kabyles de la période pré-coloniale, c’est surtout une certaine créativité politique, une capacité remarquable de faire face à une situation de crise et trouver des solutions susceptibles de sauvegarder l’intérêt général en innovant dans leur organisation politique.
http://www.huffpostmaghreb.com/2015/04/28/hugh-roberts-kabyles-entr_n_7139328.htm
Aménagement urbain: selon Madani Safar Zeitoun "on appelle les sociologues une fois que les dégats sont faits"
(...) le sociologue Madani Safar Zeitoun a axé sa communication sur la notion de «Maîtrise d’ouvrage social». Un concept qui fait référence à l’apport des sciences sociales dans l’accompagnement de la mise en œuvre des politiques urbaines. Le brillant sociologue n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le peu de considération accordé aux chercheurs en sciences sociales dans les plans d’aménagement urbain.
Le professeur Zeitoun a cité, à ce propos, l’exemple des opérations de relogement menées «manu militari» et qu’il assimile à une forme de «déportation» vu leur caractère massif et parfois violent. Et alors qu’il a beaucoup été question dans ce colloque de «concertation», de «consultation» et de «participation», le sociologue note que ces mots «n’ont pas été de mise que ce soit avant, pendant ou après les opérations de relogement». Or, les réponses se trouvent peut-être du côté des sciences sociales, ces «sciences curieuses qui ont cherché à analyser la manière dont ces populations sont traitées ou maltraitées lors de ces opérations de relogement».
Pour le conférencier, il s’agit là d’opérations «monolithiques» où l’«on déporte les gens pour les caser dans de grands ensembles. Ce sont des opérations très lourdes, très onéreuses, qui sont coûteuses pour l’Etat car ils ne payent pas leurs loyers. Le taux d’évasion locative dans le logement social est une constante nationale.
Depuis 1962, 30% seulement des locataires de biens publics paient leur loyer, le reste ne paient ni le loyer ni leurs taxes.». M. Safar Zeitoun regrette, ainsi, la marginalisation de ses pairs dans la prise en charge de ces questions cruciales. «Les sociologues ne sont sollicités qu’à la fin. On les appelle après coup, une fois que les choses sont bouclées, que les dégâts sont faits. Alors, à ce moment-là, on vient, on tape à la porte, Monsieur le sociologue qu’est-ce qui se passe ?
Pourquoi il y a des bagarres ? Pourquoi il y a des gangs dans les quartiers ? Pourquoi il y a dégradation de l’habitat ? Donnez-nous des explications.» Et de rétorquer : «Les sociologues, il faut peut-être les appeler avant» en exhortant les pouvoirs publics à «créer les conditions pour qu’ils puissent faire leur travail». Pour lui, «la façon d’interpeller le sociologue doit être codifiée et formalisée».
Le professeur Safar Zeitoun ajoute qu’il faut trouver les protocoles qui permettent aux «autres professionnels de décoder ce que disent les sociologues et de traiter l’information qu’ils donnent». «La spatialisation des rapports sociaux faite par les architectes ne va pas très loin», observe-t-il, estimant que celle-ci repose sur «une construction très formatée, préfabriquée».
Il préconise de tenir compte des «usagers de l’espace» qui représentent des groupes, des communautés différentes, et obéissent à des «processus de communautarisation» qui travaillent la population. «La matière sociale est quelque chose qui change», relève-t-il.
M. Safar Zeitoun a fait remarquer, par ailleurs, que dans le contexte actuel, «l’Etat est concepteur, producteur et distributeur» de logements. «Il est assis sur un matelas d’argent qui lui permet de faire des dégâts sociaux parce qu’il y a de l’argent pour compenser.» «Maintenant que les dégâts sont faits, que la société bouge, qu’elle bouillonne et n’accepte pas d’être ‘mal traitée’ et maltraitée, ces dégâts vont peut-être conduire nos planificateurs, nos concepteurs, nos aménagistes qui ont de beaux schémas, qui ont de beaux logiciels qui leur permettent de faire de belles présentations, ces gens-là vont peut-être daigner nous écouter.»
Et de lancer ce cri du cœur : «Messieurs, sachez que l’aménagement ne peut pas se faire sans les hommes qui le vivent, sans consultation, dont nous, les sociologues, je ne dirais pas sommes les représentants, mais les gens qui peuvent décoder de manière positive, pragmatique, les messages de cette société.»
Mustapha Benfodil, El Watan du 13-12-2014.
http://http://www.elwatan.com/actualite/ingenierie-urbaine-la-solitude-des-experts-13-12-2014-281328_109.php
Algérie: les oligarques affichent leur emprise sur le pouvoir
"... Une autre image ? Celle, décisive et spectaculaire, du show final de Ali Haddad après sa campagne en candidat unique à la tête du FCE. Images terribles : le bonhomme s'est fait attendre, confortablement, par «ses» ministres, pendant longtemps avant son arrivée selon la presse. Ils étaient plusieurs, avec le wali d'Alger et le patron de l'UGTA à l'attendre docilement. C'est une première dans les mœurs politiques algériennes. C'est la première fois que le régime montre qu'il a changé de main et qu'il l'assume. C'est un véritable coming out : on ne se cache plus de cette proximité longtemps honnie et taboue entre «privé» et dignitaires du régime. On la revendique et on y exprime même une hiérarchie : Haddad en Premier ministre, puis les ministres. Lui, puis le régime dont il est désormais le noyau dur et pas seulement l'électron. Le régime ne cache plus ses liens de servitude avec les oligarchies : la famille révolutionnaire s'accommode de la «famille de proximité» et y voit son avenir. Cela rappelle une étrange déception : on a longtemps espéré l'ouverture du champ audiovisuel avant de tomber sur les Ennahar et Echourouk TV qui nous font regretter la RTA. Ici, on a longtemps espéré une transition entre la génération 54 et la génération jeune, on a abouti à la génération 54%.
Avec un Président faible, un régime collégial en forme de SPA et un affaiblissement de l'opposition de rue ou de locaux, l'Alliance oligarchique n'hésite plus à prétendre des photos de groupe avec ses employés nouveaux. Jamais de l'histoire algérienne une élection de patronat n'a eu les airs d'une rencontre au sommet et d'un congrès de la Soummam alimentaire. C'est fait. C'est l'image de la décennie. Le Pouvoir est en mutation ouverte."
Raina Raikoum de Kamel Daoud, "Le quotidien d'Oran du 21-11-2014. http://www.lequotidien-oran.com/?news=5206313
La révolution verte à la cubaine
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » (Marc Twain)
Nécessité fait loi. Afin de satisfaire ses besoins alimentaires, la population se lance dans la culture de fruits et légumes. « Les Cubains avaient faim, explique Nils Aguilar, réalisateur dufilm Cultures en transition. Ce sont eux qui ont fait les premiers pas en occupant les terres dans un mouvement spontané ». Des milliers de jardins, « organoponicos », fleurissent sur des petits lopins de terre, sur les terrasses, entre les maisons, sur d’anciennes décharges, au milieu des terrains vagues, bref dans le moindre interstice laissé vacant. Outre la culture, on y pratique souvent l’élevage de petits animaux : poules, lapins, canards, cochons. « Les principaux acteurs du mouvement agro-écologique, ce sont les paysans eux-mêmes, affirme Dorian Felix, agronome, spécialisé dans l’agroécologie tropicale, en mission à Cuba pour l’association Terre et Humanisme. Ils ont expérimenté ces pratiques, les ont validées et diffusées. Leur mobilisation et celle de la société civile tout entière a été, et reste, très importante. »
http://www.kaizen-magazine.com/comment-les-cubains-ont-converti-leur-ile-au-bio/
La "légitime défense" d’Israël contre les droits des palestiniens bafoués