ANZAR le site de Slimane Azayri

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Etats de service d'un dirigeant algérien "au dessus de la mêlée"

M. Ouyahia se donne ainsi une image d’un dirigeant au-dessus de la mêlée. Un homme d’Etat, disent ses sympathisants, qui veulent lui forger l’image d’un homme qui regarde au loin, pendant que les autres se limitent à parler d’élections anticipées et d’accès au pouvoir. Et quand il voit que l’horizon lointain risque d’être assez sombre, M. Ouyahia montre ses aptitudes à agir, à dénoncer le populisme et les largesses inutiles. Il montre l’autre face du personnage. C’est donc le Ouyahia du début des années 2000 qui pointe son nez : le gestionnaire ultra-libéral, prêt à opérer les coupes nécessaires dans les budgets sociaux, à fermer les entreprises, à licencier et à encourager les « oligarques », pour en faire une alternative aux hydrocarbures.

Le chef du RND peut même se permettre de rappeler les erreurs du passé. Il se livre alors à une incroyable acrobatie. Il bondit trente ans en arrière, pour rappeler comment le pays a raté le virage des années 1980. Et sur ce point, M. Ouyahia dit vrai. L’Algérie doit absolument tirer les leçons du passé. Elle ne pourra faire l’économie de revisiter sa propre expérience. Même si un coup d’œil dans le rétroviseur nous révèle des choses étonnantes : M. Ouyahia est l’homme qui a été le plus longtemps premier ministre, ou ministre, durant les vingt dernières années. Il n’a pas quitté les sphères du pouvoir depuis plus de deux décennies. Il a géré quand le pays n’avait pas d’argent ; il a alors pris des décisions que lui-même  a déclaré plus tard regretter. Il a géré quand le pays bénéficiait d’une abondance financière exceptionnelle ; il a participé à la gabegie et aux gaspillages.

Sur le plan gestion, M. Ouyahia a donc fait ses preuves. Quant à ses choix économiques, il a été tantôt ultra-libéral, ouvrant les portes grandes devant Orascom et courant derrière les investissements étrangers, tantôt partisan du « patriotisme économique », un joli concept qui occulte en fait l’incapacité de la bureaucratie algérienne à accéder au monde moderne.

Il lui reste le côté moral. M. Ouyahia a été le grand vainqueur de la plus grande fraude de l’Algérie indépendance, celle des législatives de 1997. Il a aussi participé au désastre moral que fut le quatrième mandat. Enfin, il n’a pas levé le petit doigt face aux immenses scandales de l’autoroute et de l’affaire Chakib Khelil, ni en tant que ministre, ni en tant que chef de gouvernement, ni en tant que chef de parti. Ce sont là les aptitudes que M. Ouyahia présente diriger l’Algérie.

https://abedcharef.wordpress.com/2015/07/15/ahmed-ouyahia-porte-parole-du-pouvoir-et-donneur-de-lecons/



16/07/2015
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