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« Le Canard Enchaîné » : Les trois trumperies du président Trump

 

Donald Trump a perdu les élections du 8 novembre avec 2,8 millions de voix de retard sur sa rivale, Hillary Clinton, mais il a enfin été élu officiellement président.  Les 538 grands électeurs ont majoritairement voté, le 19 décembre, pour le promoteur immobilier sans se soucier des pétitions et des manifestations. Pour la seconde fois en seize ans, le candidat qui a obtenu dans une présidentielle le moins de suffrages populaires est donc déclaré vainqueur aux Etats-Unis.

Tout ça à cause d’un suffrage censitaire antédiluvien, vestige des pères fondateurs du XIX siècle, qui favorise les anciens Etats esclavagistes et les petits Etats ruraux, à la faible démographie, au détriment des zones urbaines, très peuplées. Le vote d’un habitant du Wyoming compte ainsi 3,6 fois plus que celui d’un californien, excusez du  peu.

Avec cette élection d’un perdant à la Maison-Blanche, les Etats-Unis, le pays des gagnants, délivre ainsi une nouvelle leçon de démocratie au reste du monde.

  • 1) Preuve est faite que tous les votes sont égaux, mais certains beaucoup plus que d’autres. Un bonne façon de convaincre que le bulletin dans l’urne ne compte pas vraiment et que la démocratie ne reflète pas la volonté des citoyens. Dès lors, pourquoi  la respecter et pourquoi aller voter ?
  • 2) Trump a prouvé en quelques semaines que les promesses de campagne n’engagent que ceux qui les reçoivent. Il en a donné l’illustration la plus saisissante le 10 décembre dans le Michigan. A la foule de ses supporteurs qui scandaient le slogan le plus repris pendant sa campagne, « Jetez-la en taule », à propos d’Hillary Clinton, il a répondu : « ça a beaucoup compté avant l’élection. Maintenant, on s’en fout, non ? » Le cynisme  à l’état chimiquement pur. La leçon a porté en France, puisque certains candidats reviennent déjà sur leurs promesses.
  • 3) Autoproclamé candidat anti-lobby politique, le président a fait la part belle aux lobbies dans la formation de son gouvernement. Il voulait bouter Wall-Street, les banquiers de Goldman Sachs sont en nombre dans son administration, à des postes essentiels. Ainsi que des figures du lobby pétrolier ou de la lutte contre l’avortement.

Ce gouvernement des lobbies devrait beaucoup servir les intérêts particuliers des entreprises les plus puissantes du pays et faire peu de cas de l’intérêt général. Une catastrophe, et pas seulement pour le réchauffement démocratique. Malheureusement, sur ce point, le risque est faible de se trumper.

 

J.-M. Th.

 



31/12/2016
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