ANZAR le site de Slimane Azayri

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Patriote et démocrate.

O., que j'ai nommé « le patriarche» dans deux de mes chroniques précédentes, est un octogénaire qui a consacré  une soixantaine d'années  de sa vie à la lutte pour l'indépendance puis aux actions de développement pour la justice et la dignité humaine.

Comment ce patriote  vit-il la démocratie ?

Contrairement à un cliché assez répandu en Algérie, O. n'a jamais opposé l'amour de la patrie à la raison de la démocratie. Dès le début de la guerre de libération nationale, il s'est engagé dans la lutte armée sous les ordres d'un chef, à présent légendaire -   entré dans la clandestinité des maquis de Kabylie vers 1947 et mort au combat contre l'armée française en août 1956,  soit quelques jours avant le congrès de la Soummam -  qui a toujours tenu à faire participer les résistants placés sous ses ordres à la prise aux modalités d'exécution des décisions. Ce qui est une forme de démocratie participative adaptée aux impératifs  de la guerre révolutionnaire.

Que devient l'exigence de discipline  propre à toute guerre ?

Pour O., la discipline découle du respect de l'autorité, laquelle se force – ou est volontairement appliquée par les subordonnées – et ne s'impose pas – ou n'est pas appliquée par les subordonnées sous la contrainte, car autrement elle n'est que faux-semblant.  

Sur les dérives anti-démocratiques postindépendance de l'Algérie…

L'ordre  autoritaire qui maintient l'Algérie prisonnière  depuis des décennies résulte d'un déficit en patriotisme des courants politiques civils et militaires dominants, et subsidiairement des  forces politiques rivales,  qui répugnent à tout dialogue vrai (c'est-à-dire de bonne foi et à partir d'une position d'égal à égal) et, a fortiori, à tout compromis et toute alternance politique allant dans le sens de l'intérêt national.

Comment allier démocratie et patriotisme ?

Après l'indépendance, O.  a exercé  plusieurs fonctions de responsabilités dans l'exercice desquelles il a toujours veillé à mettre en pratique les règles de conduite suivantes :

- S'attacher à répondre aux demandes des administrés et  résoudre les problèmes posés sur la base des principes de justice et d'équité ou, autrement dit, ne pas faire preuve  de discriminations en fonction de l'origine sociale, géographique ou autre.

- Afin de pouvoir effectivement mettre à exécution la règle précédente, il est indispensable d'être proche des administrés. Comment ? En n'hésitant jamais à les rencontrer à son  bureau et à tous les endroits où ils se trouvent, les écouter inlassablement et leur parler le langage de la vérité en leur disant chaque fois ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas.

Quelles réformes politiques engager ?

En accord avec les principes qui ont guidé sa vie, O. est convaincu que les réformes politiques projetées ne réussiront qu'avec le renouvellement complet du personnel politique qui dirige actuellement en Algérie, notamment le départ des dirigeants atteints, parfois depuis longtemps, par la limite d'âge et la maladie.

Voici un bref résumé des réformes de fond qu'il propose :

- Former un gouvernement d'union nationale chargé de diriger une courte transition vers un régime démocratique.

- Organiser l'élection d'une assemblée nationale représentative des forces politiques réelles.

- Amender la constitution actuelle de manière à rendre le gouvernement responsable devant l'assemblée nationale et l'appareil judiciaire indépendant du pouvoir exécutif.

- Renforcer considérablement les pouvoirs et les moyens des assemblées territoriales élues.

- Donner à tamazight le statut de langue officielle au même titre que l'arabe.



17/01/2012
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