ANZAR le site de Slimane Azayri

A chaque fois que des kabyles manifestent activement, donc forcément de façon plus ou moins ostentatoire une de leurs particularités à caractère identitaire, beaucoup de personnes parmi les algériens (y compris des kabyles), quelques part honteux de leur algérianité, sortent l'artillerie lourde, cherchant à les réduire au silence en les traitant de racistes et de séparatistes et en noyant des sujets bien circonscrits dans un déballage incohérent de tout ce que l'Algérie traîne depuis des décennies comme blocages et retards  en relation avec la culture et l'histoire mal assumées et soutenues par ses acteurs étatiques depuis l'indépendance. Afin d'éviter ce piège de la confusion et du désordre sciemment entretenu dans le but de culpabiliser tout les algériens, kabyles ou non, qui tiennent à leur identité amazigh, il est préférable de revenir au sujet précis qui a provoqué la polémiques  sur les réseaux sociaux et dans certains médias: ce qui pose problème n'est pas tellement la jeune femme  couronnée Miss Kabylie 2016 mais plutôt le fait qu'elle préfère parler arabe (en ajoutant le qualificatif "algérien" ou "dialectal" que l'on a trop tendance à omettre, pour une langue en vérité arabo-amazigh, pas uniquement arabe) en lieu et place du kabyle alors que la maîtrise de ce dernier devait être l'un des critères de sélection donc d'élimination lors des épreuves du concours avec d'autres langues algériennes, l'arabe dialectal inclus. Devant cette offensive généralisée lancée contre les militants et supporteurs de l'amazighité, donc de l'algérianité, on ne peut qu'être qu'indignés par le comportement des journalistes prétendument kabyles qui s'attribuent si facilement des vertus de donneurs de leçons à une partie importante sinon majoritaire de leur lectorat. Ces donneurs de leçons  accepteraient-ils qu'un jour une Miss Algérie se refuse à parler l'arabe dialectal et choisisse de ne parler qu'en tachaouith ou takbaylith ( Chaoui ou Kabyle) ? J'en doute fortement.