ANZAR le site de Slimane Azayri

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Le changement démocratique par "l'explosion de la rue" est-il possible ?

Je trouve à la fois dangereux et malheureux qu'une personnalité éclairée de la qualité d'A. Benbitour (*) persiste à croire, malgré les leçons de l'histoire, que le changement se fera par "l'explosion de la rue". Pourtant, nous voyons bien que l'histoire récente de l'Algérie - à la fois la période coloniale que celle de l'indépendance - montre qu'aucun changement n'a été obtenu par cette voie ("l'explosion de la rue"). Au contraire, à chaque "explosion de la rue" a correspondu un reflux ou un affaiblissement au moins temporaire des forces politiques et sociales libératrices. Exemples: manifestations populaires du 8 mai 1945, du 20 avril 1980, du 5 octobre 1988 (la courte embellie qui a suivi ce dernier événement n'a été qu'une hirondelle qui, comme chacun sait, ne fait pas le printemps) ... En plus des échecs, lourds de conséquences des forces du changement démocratique, des pertes en vies humaines et des dommages moraux et matériels considérables ont été infligées au peuple algérien sans résultats concrets à court et moyen termes. Les seuls mouvements de la rue qui ont donné des résultats sont ceux inscrits dans une stratégie globale des forces sociales, politiques et culturelles  dirigés par des élites en symbiose avec les aspirations des classes populaires Exemples: manifestations et grèves organisées durant la guerre de libération nationale par le FLN (de l'époque, pas l'actuel qui n'a rien à voir), "grève du cartable" organisée par le mouvement culturel amazigh (ou berbère) en 1994. Partant de ces considérations, il devient vital que les leaders politiques du pouvoir comme de l'opposition cesse de jouer consciemment ou inconsciemment aux apprentis sorciers en poussant par la ruse et la manipulation le peuple à sortir "spontanément" dans la rue sans que cela n'entre dans une stratégie politique, c'est-à-dire avec des objectifs, des voies et des moyens mûrement réfléchis. Il est plus que temps d'en finir avec le "bricolage" et l'improvisation du genre "khalatha tesfa" (brouillons là (l'eau trouble, en l'occurrence) et elle s'éclaircira). Non, le changement par le la seule voie (bouchée à l'avance) de "l'explosion de la rue" ne peut rien donner de bon pour notre pays.

(*) http://www.elwatan.com/actualite/ahmed-benbitour-la-voie-la-plus-probable-est-le-changement-par-l-explosion-de-la-rue-01-06-2015-296213_109.php



02/06/2015
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