Le statut des langues en Algérie: le premier et le second "collège"
Il n'existe pas de langue "pure", ni de groupe humain "pur". Une langue est toujours un mélange vivant et permanent. Les mots comme les personnes qui les créent ont depuis toujours circulé et ne connaissent pas de frontières. Au début de l'ère islamique, il est connu que l'arabe a fait beaucoup d'emprunts à l'iranien, langue la plus développé dans la région moyen - orientale à cette époque. Plus récemment, l'hébreu moderne constitué avec la création de l'Etat d’Israël, a emprunté, dit-on, le tiers de son vocabulaire à l'arabe. Même l'anglais a, évidemment, emprunté à d'autres langues et continue de le faire jusqu'à présent. Quant à la distinction, devenue un cliché, entre langues et "dialectes", j'aimerais bien qu'elle nous soit expliquée par ses défenseurs alors que les spécialistes des langues en réfutent généralement la validité scientifique. En Algérie, cette distinction a, me semble-t-il, une fonction idéologique: elle sert à séparer les langues en "premier collège" - les langue européennes et la langue arabe - et "second collège" - où sont reléguées la darja ou arabe algérien et tamazight dans ses diverses variantes. Ainsi, on continue à dévaloriser l'Algérie et les algériens comme au temps de l'occupation coloniale. Pire encore, cette distinction, qui est une véritable discrimination, est le fait d'algériens envers leurs compatriotes et... eux-mêmes.
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