ANZAR le site de Slimane Azayri

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La cité des roses, roman posthume de Mouloud Feraoun. Guerre et amour dans Alger.

 La cité des roses, roman  de Mouloud Feraoun, 170 pages, éditions Yamcom, Alger, année 2007.

 

C’est avec un grand soulagement que le personnage principal de ce roman posthume de M. Feraoun, appelé l’instituteur,  quitte, en pleine guerre d’Algérie, l’école située dans un village de montagne, en Kabylie, où il enseigne jusqu’à sa mutation salutaire. Soulagement d’avoir désormais quelque chance d’échapper avec sa femme et ses enfants aux dangers de la guerre : brimades, tortures, emprisonnement et la mort qui a déjà fauché tant de gens de sa connaissance qu’il a acquis la certitude que, en restant dans ce village, son tour viendra tôt ou tard.

Il est muté comme directeur d’une école primaire d’un quartier arabe – comme on disait alors-  de la proche banlieue d’Alger. Un quartier enfoncé dans la misère et assailli par la guerre comme tant d’autres de ses semblables. Avec des enseignants, tous européens, la tâche n’est pas facile malgré l’avantage que lui donnent  son expérience et, à l’opposé, l’ignorance de débutants de ses jeunes collègues qui, pour la plupart, ont accepté leur affectation faute de pouvoir choisir un établissement mieux situé.

Parmi ces enseignants, Françoise, une jeune et belle femme arrivée récemment de métropole pour suivre son mari cadre d’entreprise. A la différence des autres, elle s’attache autant à bien faire son métier qu’à bien connaître les conditions sociales, évidemment catastrophiques, de ses élèves.

Au fil des jours, des semaines et des mois, un amour de plus en plus fort  pousse le directeur  et Françoise irrésistiblement l’un vers l’autre. Au commencement muet, il s’exprime par l’échange épistolaire, puis la parole et enfin le contact physique. L’éclosion de leur amour est ralentie, mais sans doute pas empêché, au contraire, par la cour assidue que fait à Françoise, M.G, militant ultra de l’Algérie française,  le seul ouvertement  méprisant envers le directeur. En cours d’année scolaire, soupçonné d’appartenance au mouvement  pour l’indépendance,  le directeur  est arrêté et interrogé durant une semaine. A son retour à son poste, il s’aperçoit  que Françoise et  M.G  ont eu une liaison durant son absence et fait à cette dernière une terrible scène de jalousie. Il apprend un peu plus tard qu’il doit ses ennuis avec l’armée à un acte de délation de M.G,  son « ennemi intime » à un triple titre, ce dernier étant ultra en politique, concurrent par ambition professionnelle et rival en amour.

Leur amour donne l’impression – certainement voulue par l’auteur- de suivre étape après étape l’évolution de la situation politico-militaire. Il connait son summum avec l’épisode de la tentative de fraternisation entre les deux communautés et sa consommation  sexuelle juste après un attentat à la bombe avec son effet traumatique paradoxalement désinhibiteur  des freins moraux inculqués au directeur.

L’intensification de la guerre, la montée des courants ultras au sein de la communauté européenne aggrave encore plus la situation politico-militaire. Avec le retour en France de Françoise, la séparation est, pour le directeur, définitive. Elle sonne comme une annonce de l’autre séparation, celle de l’Algérie et de la France. Reste  en partage, comme un précieux bien indivis, l’amour éternel dont l’éclat indélébile est  occulté aux yeux de certains par les lueurs aveuglantes des haines et des rancœurs.

Extraits choisis de  « La cité des roses »

« La Cité des Roses »

Le spectacle était pénible et l’instituteur regardait de tous ses yeux cette gigantesque verrue que lui découvrait aujourd’hui la capitale parce qu’elle s’apprêtait à l’accueillir pour de bon et avait décidé peut-être de plus rien lui cacher de ce qu’elle dissimule habituellement aux visiteurs qui l’aborde par le large ou par les grandes artères côtières, à qui elle offre les boulevards spacieux, les immeubles imposants aux architectures compliquées, élégantes ou audacieuses, tout le luxe, toute l’animation d’une ville moderne, occidentale, baignant dans la clarté de l’orient, le soleil et le ciel pur que continue indéfiniment la mer bleue, à peine ridée.

Non, ce que voyait l’instituteur, c’était un affreux bidonville où l’on devinait le grouillement d’un peuple misérable et hostile qui se drapait dans ses bâches, ses roseaux, ses vieilles planches et ses tôles rouillées comme dans u n manteau d’Arlequin et menaçait de ses ordures pour se soustraire à toute curiosité déplacée, à toute sympathie hypocrite. Cette protubérance insolente, accolée aux confins sud du territoire de la commune, se dissimulait au flanc d’un crête boisée qui domine la baie d’Alger, offrait au coup d’œil l’un des meilleurs tableaux qui se puisse voir par ici. Aussi, y a-t-on installé un observatoire, un fort avec blockhaus et d’immenses pylônes de la radio télévision. A l’orée du bois, lequel sans arrière-pensée s’appelait « Cité des Roses » et l’instituteur venait d’y être nommé pour exercer ses fonctions. Il arrivait de la montagne.

(Pages 13-14)

La fuite de l’instituteur

Toutes les écoles où il avait semé ce savoir aussi indispensable que le pain quotidien et qui pourtant continuait d’être un luxe dans ce pays avaient brûlé l’une après l’autre. On avait beau crier au sacrilège, les crieurs avaient tout fait pour que les sanctuaires fussent violés, que ce savoir aussi indispensable que le pain parût du pain amer, un aliment empoisonné qu’on se mit à cracher avec rage. L’école devint un lieu prohibé, le français une langue maudite, l’instituteur un suspect qu’il fallait surveiller de très près.  L’instituteur n’était pas un traître mais un hybride. Personne n’en voulait plus, il était bon pour le couteau, la mitraillette ou tout au  moins la prison. Lui, bravement, avait choisi la fuite. Il s’en alla sous les huées. Avant de le laisser sortir, les soldats fouillèrent de fond en comble ses bagages et lui prirent quelques livres.

(Pages 17-18)

Françoise (1)

Précisément, ce qui déroutait, c’était cette chaleur humaine qu’on sentait venir d’elle et qui allait indifféremment vers tous, comme si elle n’avait pas encore d’objet précis, attendant paresseusement que l’un ou l’autre se donnât la peine de la fixer. Il fallait être réceptif pour de s’en apercevoir. Mais ceux qui captaient cette appel en étaient troublés et honteux. On dirait que Françoise leur avait découvert, dans un geste maladroit, une fascinante intimité qu’il n’avait pas le droit de violer. Sur deux d’entre les hommes, l’attrait de la jeune femme s’exerçait visiblement et, lorsqu’elle s’en aperçut, elle fut sans doute la première à s’en étonner. Elle ne songea à cacher ni son étonnement ni ce bonheur nouveau qui l’envahissait insidieusement et qu’elle ne s’attendait guère à trouver à  la cité des Roses. Son petit visage expressif reflétait toutes les émotions, de même que son regard clair qui se posait sur les êtres, direct comme un soleil lumineux. On devinait en elle, avec cette soif de bonheur, la spontanéité d’une gamine mais on était sûr, en même temps, de son honnêteté, de sa loyauté et, en face d’elle, on se sentait intimidé.

Telle apparaissait Françoise à M.G et, surtout, au directeur. Le directeur la trouvait digne d’être aimée. M.G, habitué aux bonnes fortunes, était décidé à lui faire la cour.

(Page 26)

Françoise (2)

D’instinct, elle était du côté des faibles, des opprimés, se sentait de leur bord et allait toujours vers eux. Ici, ça serait pareil. Dès la fin du premier mois,  elle avait surmonté ses appréhensions et s’attachait à la cité. Quant à ses élèves, ils commençaient à s’ouvrir, à se  confier à elle, à  abuser de sa bonne foi, à devenir exigeant en réclamant toujours davantage d’intérêt, toujours plus d’affection dont ils paraissaient assoiffés. Elle était décidée à se dépenser, à se fatiguer, à se tuer pour eux : ils la rendaient heureuse.

Lorsque des esprits avertis la mettaient en garde contre un enthousiasme trop facile et évoquaient la situation dramatique où se débattait l’Algérie, en soulignant que l’œuvre de l’école elle-même, pourtant incontestable, était remise en question, par ceux-là mêmes à qui elle avait profité, alors que précisément elle n’avait porté que des fruits amers pour ceux qui l’avaient généreusement entreprise, elle répondait que cela la dépassait, que ses élèves étaient malheureux, qu’ils avaient besoin d’elle, qu’elle les aimait bien et ne doutait pas qu’elle être payée de retour. Elle ne voyait pas plus loin, le reste ne la regardait pas.

(Pages 31-32)

La guerre à l’intérieur de l’école

Chaque jour, la guerre s’infiltrait à l’intérieur de l’école comme une encre rouge et boueuse dans laquelle il fallait patauger constamment. Quand les maîtres arrivaient vers huit heures, ils l’apportaient dans la poche extérieure du veston, à la première page des quotidiens du matin, elle était dans le regard, eu fond du cerveau, dans le cœur et souvent remontait au visage pour l’assombrir ou lui donner d’autres teintes dont aucune n’exprimait la pitié mais toutes confusément la colère à ses différents degrés. Si elle venait sur les lèvres, au cours d’une conversation, les lèvres cessaient de sourire. Chaque jour, on la voyait passer motorisée et casquée de fer,  fracassante et orgueilleuse. Tous les vendredis, la guerre accompagnait de nombreux élèves pour rappeler aux maîtres qu’ils faisaient la classe aux enfants de leurs ennemis. Et les enfants demandaient une autorisation d’absence pour aller rendre visite au grand frère dans sa prison, au père dans le camp d’ébergement, quand ce n’était pas pour accompagner la mère à une œuvre de bienfaisance présidée par la femme d’un général. Parfois l’enfant manquait les cours pour pleurer l’un de siens qu’on venait d’abattre ou qu’une grenade avait déchiqueté, par hasard, au coin de la rue voisine, il envoyait un mot d’excuse à son maître. Ces choses vous poursuivaient jusqu’au soir et le lendemain, ça recommençait. On ne pouvait pas s’empêcher d’y penser, on évitait difficilement d’en parler. Mais, lorsqu’on en parlait, on était rarement d’accord.

(Page 43)

Françoise et le directeur

D’ailleurs, je l’ai toujours attendue impatiemment car je me suis bien attaché à elle. Chaque matin, il fallait qu’elle soit là pour que je prenne goût à mon travail , je veux dire, pour faire semblant de m’intéresser à ma tâche tout en pensant sans cesse à Françoise que j’allais voir sous le prétexte le plus futile. Notre dialogue s’engageait à huit heures, se terminait à dix sept heures sur des points de suspension ; un dialogue de fous, fait de questions, de bribes de réponses, de demi aveux, de colères rentrées, de disputes vite allumées, aussitôt éteintes, de regards confiants, de sourires heureux ou tristes qui s’accordaient rarement avec nos paroles, un dialogue en tronçons une amitié en morceaux, une poussière d’amour qu’il eût fallu avoir le temps de rassembler et de tremper pour en faire une pâte à pétrir. Parfois, nous nous trouvions, le soir, les nerfs à bout, mécontents l’un de l’autre et nous rentrions chez nous, préoccupés par la seule idée de nous revoir.

(Pages 58-59)

Carnets rouges

Depuis le 20 mars, j’avais décidé de tenir un carnet rouge , où chaque soir, je lui faisais de déclarations enflammées. Ce carnet devait être secret. Un jour,  je le lui ai fait lire. Elle en a été scandalisée. Puis je me suis remis à écrire et à le lui proposer de temps à autre. Elle ne l’a jamais refusé si bien qu’elle a pu suivre ligne après ligne le développement de ma passion. Ces semaines d’agitation populaire où l’espoir puisait sa force dans une fureur véhémente qu’on avait eu du mal à empêcher d’éclater et qui eût été capable de déclencher le plus effroyable des drames, nous avaient, pour ainsi dire, unis intimement comme si chacun de nous était pour l’autre un refuge providentiel qui l’isolait d’un insupportable tintamarre, un abri inviolable d’où il pouvait jeter un regard amusé sur une foire gigantesque et ses tonitruants matamores. Mais elle voulait à son tour que je la connaisse tout à fait. Alors, elle m’a demandé un autre carnet rouge et elle s’est mise à le remplir. A partir de ce jour-là, nous échangions nos carnets avec les messages que nous étions destinés.        

(Page 76)

M.G

M.G est un grand garçon au regard perdu et au sourire hautain. Lorsqu’il tend la main aux hommes, ses collègues, il semble leur offrir un cadeau inespéré qu’aucun d’entre eux ne mérite. Quand il s’approche de jeunes dames, il arbore son sourire séducteur irrésistible et les salue confidentiellement comme s’il y avait entre elles et lui une longue intimité tissée de vieux secrets.  Puis  il va se mettre à l’écart, dédaigne nos conversations superficielles, et attend, sombre et inspiré, que l’une ou l’autre se détache de notre groupe pour aller le rejoindre. Alors son visage s’illumine. Ils se mettent à faire les cent  pas et parviennent à se comprendre au sein de l’étourdissante cohue d’élèves d’où l’on voit émerger leurs têtes.

M.G et un français d’Algérie d’origine indéterminée. Je lui en veux non pour cela mais plutôt pour une certaine assurance dogmatique qui lui dicte sa conduite vis-à-vis des indigènes. Il y a par exemple sa promptitude à tutoyer les parents d’élèves, hommes ou femmes, sa manie d’émailler son langage d’expressions arabes plus ou moins de circonstance, jusqu’au jour où j’ai décidé de lui répondre en un pseudo berbère de mon invention après lui avoir conseillé de se servir du langage de ses aïeux.

(Pages 94-95)

Pour l’amour de Françoise

Là aussi, je suis incapable de dire exactement ce qui s’est passé.  Pour moi, Françoise seule existait en cette fin de printemps éclatante où une douce euphorie plongeait les Français d’Algérie, de France et du monde dans un songe magnifique de grandeur et de foi retrouvée. Les comités de Salut Public multipliaient les démonstrations de force, occupaient tous les rouages de la capitale, s’emparaient de tout le pays, s’intéressaient à tout et à tous, entraînaient dans leur enthousiasme les plus sceptiques et le plus indifférents ne doutaient plus de personne et vous empêchaient de douter de vous-même. Mais pour moi, il n’y avait plus que Françoise. C’est alors qu’il parut opportun à M.G, officier U.T. d’aller me signaler à l’autorité militaire. Il signalait mon peu d’empressement à hisser le pavillon au dessus de la cité. Il signala les cris séditieux, les chants subversifs et arabes que les gosses entonnèrent un jour pour faire « râler » les maîtres, il précisa que je pouvais être chef de cellule FLN et demanda qu’une enquête serrée  fût entreprise sur mes activités suspectes autant que clandestines.

Après le sérieux avertissement, à moi administré, au début de l’année, l’affaire pouvait être très grave mais je gardai un sang froid exemplaire, digne seulement d’une conscience pure ou d’un courage éprouvé. A vrai dire, si je ne m’effrayai ni ne me démontai, c’est que seul pouvait m’intéresser ce qui venait de Françoise. Tout le reste ne m’impressionnait plus, ne semblait plus me concerner. Je me tirai aisément d’affaire et n’en éprouvai aucune agréable surprise, aucune légitime fierté, aucune reconnaissance pour la mansuétude des enquêteurs.           

(Pages 142-143)               

L’attentat

La grenade a éclaté juste en face de chez elle, dans un café maure. J’y suis arrivé un quart d’heure après. Un pauvre bougre gisait sur le trottoir, déjà envahi par la teinte cireuse de la mort. Il ouvrait et fermait automatiquement la bouche et la mort lente, lente, tournoyait autour de nous comme si elle avait quelque répugnance à s’emparer de sa  victime. Il était gros, un peu trapu, correctement vêtu d’une chemise blanche portant au beau milieu une large fleur de sang rose ; les pans de son manteau étaient ouverts, ses pieds et ses mains, indifférents, goûtaient déjà visiblement le suprême repos. Il n’y avait que cette bouche qui s’ouvrait, se fermait, indifférente aussi, semblait-il.

Un autre, plus loin, au milieu de la chaussée, baignait dans une mare de sang plus sale, presque noir. Il avait la tête piquée au sol, un bras complètement retourné sur le dos, les jambes recroquevillées étaient couchées l’une sur l’autre. Il s’était peut-être agenouillé avant de s’affaisser tout à fait et, maintenant, ses articulations refusaient de jouer. Celui-là aussi se raccrochait à la vie par un fil dérisoire et tenu que la mort avait peut-être oublié de rompre.         

(Pages 155-156)                                                                              

Après l’attentat

Françoise ne m’a pas laissé le temps de sonner. La porte s’est ouverte devant moi et nous nous sommes trouvés face à face. Elle était pâle comme une figure de marbre. Et me regardait fixement,  les lèvres serrées.  Moi-même, j’avais la vue brouillée, un énorme sanglot qui ne voulait pas sortir me nouait la gorge, je devais ressembler à une bête traquée devant laquelle s’ouvrirait tout à coup l’issue  salutaire, inespérée. Je me suis approché d’elle, je l’ai enveloppée dans mes bras et je serrée sur ma poitrine. Je la sentais toute contre moi, son genou s’insinuait entre les miens, elle avait fermé les paupières. Je lui ai donné plusieurs baisers, lentement, l’un après l’autre, en comptant presque. A un moment, elle a ouvert les yeux et souri, je me suis penché sur sa bouche qu’elle m’a tendue gentiment…

(Pages 156-157)

Le départ de Françoise et  de son mari

Lorsque j’ai appris qu’ils avaient définitivement quitté l’Algérie, je n’ai éprouvé qu’une légère contrariété. J’ai dit adieu au quartier et jusqu’ici je n’y suis pas encore repassé. A cette légère contrariété se mêlait un sentiment de délivrance et de légitime orgueil. Je me disais :

- Bon, Françoise est partie. Je ne la reverrai sans doute jamais. Pourtant elle est toujours à moi. Elle aura beau coucher avec tous les hommes, se faire putain, rien ne pourra effacer cette nuit, rien ne pourra effacer une année entière de bonheur et d’amour.

Tout ce que j’avais souffert à l’attendre, toutes les insomnies, nos crises de larmes ou de nerfs, nos disputes, tout ce qui nous avait fait mal ensemble ou l’un par l’autre séparément, c’était cela l’amour et le bonheur. Eh ! bien, de ce bonheur, de cet amour, j’en avais assez. Non pas que j’en fusse déçu, encore une fois j’étais parvenu à en saisir le meilleur instants et, cet instant était passé, il n’allait don pas revenir mais je savais qu’il s’inscrirait en moi, marquerait mon existence ferait physiquement partie de moi non pas comme une cicatrice définitive mais plutôt comme une source apaisante de consolation et de rêve. Une source qui ne tarirait jamais, un organe supplémentaire de sécrétion bénéfique dont une chance exceptionnelle m’aurait pourvu.



08/12/2011
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