Hommage à Belaid Hadj Hamou, héros authentique de la résistance contre le colonialisme
Photo de jeunesse de Belaid Hadj Hamou
Cher Belaid,
Tu es parti ce 02 Janvier 2015 comme ta as vécu tes 80 années, en silence. Et pourtant ta vie a été pleine de péripéties aussi tortueuses que nombreuses.
Tu étais comme beaucoup de jeunes de notre village Aourir, tout juste scolarisé pour assimiler quelques rudiments de la langue française pour comprendre les ordres du colonisateur. Aussitôt après, tu as eu le (privilège) de suivre un stage pour devenir Maçon. Après ce stage tu as exercé ce métier de Maçon afin de gagner ta croûte.
Puis vint la guerre de libération (1954-1962) au cours de laquelle tu as été parmi les premiers volontaires au (casse-pipe) du village. Tu as eu pour mission dés la fin de l'été 1955, de servir de soutien et de guide au futur colonel Ali Mellah blessé. Ce dernier avait séjourné dans la maison de Da Salem à Tafraout. Grâce à ton courage et à ta discrétion Ali Mellah est passé inaperçu et indemne. Tu avais aussi participé à différentes actions de sabotages et même de harcèlements des troupes ennemies stationnées dans la région, notamment le 1er Novembre 1955 tu étais dans le groupe dirigé par Ali Mellah qui avait investi le cantonnement du Jardin public à l'entrée ouest de Michelet. Cette nuit-là le second groupe dirigé par Chikh Amer, le chef de région, avait attaqué le cantonnement situé au réémetteur de la radio au Nord de la ville. L’attraction à ton actif était le dépôt d'une bombe. Tu l’avais déposé seul et isolé. Je m'arrête là car il faudrait un livre pour raconter ton itinéraire.
Finalement, arriva ton arrestation, les tortures que tu as subies à Michelet et à Tizi Ouzou, couronnées par cinq (5) années de prison.
Après l'indépendance tu t'es contenté d'un modeste emploi à la Mairie d'Alger. Ainsi comme dit le proverbe Kabyle : "Ath tesroueth ouezgert, Ath teyetch oueghioul".
Tu est donc parti digne, modeste et surtout honorable. Cette dernière qualité constitue le plus grand capital pour tes enfants, ta famille et ta tribu malgré tout.
Ne t'inquiète pas cher frère, nous allons nous revoir dans l'autre monde et nous nous débrouillerons ensemble une nouvelle fois. Dieu sera avec nous.
Ton frère, Mohand Ouamer Benelhadj
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