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Harraga, film de Merzak Allouache. La fuite ou la mort.

 


Harragas, réalisé par Merzak Allouache, avec Lamia Boussekine, Nabil Asli, Samir El Hakim… Durée 01h35 mn ; Année de production : 2009 ; Pays : France, Algérie; Distributeur : Jour2fête.

 

Synopsis : Mostaganem, à 200 Km des côtes algériennes. Hassan, un passeur, prépare en secret le départ illégal d'un groupe d'immigrants vers les côtes espagnoles. Dix " brûleurs ".

 

J’ai vu le film lundi 19 avril 2010 à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Fath). Première surprise : « Harragas » est vraiment boudé par le public ; nous sommes à peine une dizaine perdu dans l’immensité de la salle.

Le film commence par le suicide par pendaison d’un jeune homme à l’intérieur d’un cabanon en bois monté sur pilotis sérieusement rongé par l’humidité du bord de mer. Le jeune homme  a été refoulé deux fois du pays européen où il s’est rendu clandestinement. Pour la troisième fois, il a voulu faire un « voyage » sans risque de retour forcé.

Une fois cet événement dramatique présenté, le cours du film prend une autre direction : les préparatifs d’une autre expédition en barque à moteur aussi bien côté passeur – d’une méchanceté noire comme il se doit- et des candidats au voyage clandestin, parmi lesquels la sœur du défunt ainsi que deux de ses  amis, depuis Mostaganem jusqu’au point le plus proche de la côte espagnole.

Au cours du film, il apparaît que le scénario souffre de faiblesses qui empêchent le spectateur d’être accroché par l’histoire, de prendre vraiment en sympathie ses personnages :

- En effet, très peu d’informations sont introduites dans le film pour donner de la consistance aux personnages et permettre au spectateur de les identifier d’un point de vue social, psychologique et, peut-être, symbolique.

- En voulant à tout pris faire passer faire passer un message politique « d’actualité », deux personnages sont introduits inexplicablement : « un barbu » en rupture avec ses amis et une sorte de vautour, hybride de malfaiteur et d’indic, montré alors qu’il épie le passeur lors d’une scène de beuverie dans un bar. Les deux seront de la traversée et se battront à mort.

Le message « téléphoné » du réalisateur est que les responsables des malheurs des algériens, spécialement de ceux qui tentent la traversée au péril ou au prix de leur vie sont, d’une part,  les profiteurs du système autoritaire et corrompu et, d’autre part, les tenants de l’islamisme politique à vocation totalitaire.

Il reste tout de même de ce film inachevé (bâclé ?) les belles scènes de plages, de côtes et de haute mer ; le bruit assourdissant des vagues (c’est « la musique » du film) ; les affrontements en pleine mer dans le huis –clos de la barque pleine à craquer.

L’œuvre de fiction réussie sur les harraga reste encore à faire.



28/04/2012
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