"La culture arabe n'est pas la mienne", déclare le chanteur Ait Menguellet sur radio Beur FM
Beaucoup d'artistes et chanteurs ont, avant Ait Menguellet, refusé de participer aux festivités de "Constantine, capitale de la culture arabe". Ce boycott est l’expression revendicative d’un large courant d'opinion au sein de la société algérienne et Ait Menguellet, en homme pondéré qu'il est, ne fait que nous rappeler qu'il s'y rattache serai-ce du fait que l'essentiel de son public s’y situe majoritairement. Les partisans et sympathisants de Tamazight, langue et culture, ont depuis longtemps saisi et, plus encore, intériorisé, le caractère hypocrite de la politique des tenants du pouvoir, notamment dans les domaines éducatif et culturel: d’un côté, un discours formel d’ouverture à vocation unanimiste en faveur de Tamazight et de l’amazighité et, de l’autre, des actes tendant à repousser sans cesse ces dernières vers les marges, pourquoi pas, jusqu’à l’extinction (c’est du moins le rêve inavoué que semblent poursuivre les « arabistes » soit honteux soit hypocrites qui tiennent le pouvoir). Ainsi, ces manifestations de Constantine, auraient du être l’occasion de mettre en valeur l’histoire amazigh de la ville, appelée Cirta avant l’occupation byzantine, non pas pour l’opposer à la culture arabe stricto sensu mais pour mettre l’accent sur la principale spécificité de la culture algérienne, d’une part, et ses apports multiples et important à la culture universelle en général et à la culture arabe en particulier, d’autre part. Partant de ce constat quant à la démarche implicitement anti-amazigh, donc anti-algérienne, des autorités publiques, il est normal que les hommes et femmes de culture attachés à leur algérianité, notamment ceux d’expression amazigh, tel Ait Menguellet, refusent de participer à ces manifestations. Une fois admises ses considérations et, certainement d’autres qui m’auraient échappé, la réaction d’Ait Menguellet prend sa signification logique : à l’exclusion de Tamazight, langue et culture, il répond par l’exclusion de l’arabe, langue et culture. Cependant, je ne considère pas la position d’Ait Menguellet comme irréversible; en homme sage et talentueux qu’il est, il lancera un grand oui à la culture arabe le jour où Tamazight, langue et culture, sera rétablie dans ses droits à l’expression, au développement à la création et seront reconnus et valorisés ses apports inestimables à la culture arabe et à l’islam .
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